Pièce pour hautbois, clarinette, basson, piano, violon et violoncelle, dédiée à l’ensemble Archaeus qui en a assuré la création le 13 juin 2006 à Bagnolet (Seine Saint-Denis) dans le cadre des concerts de Densité 93. Comme le suggère son titre, tiré d’un poème d’Isabelle Poncet-Rimaud, elle est une sorte de barcarolle.

Le piano joue un rôle concertant. Il expose en solo une séquence rythmique fondée sur des rapports métriques entre des valeurs inégales (longue/brève/longue), évoluant entre le grave et le médium, puis un accord résonnant dans l’aigu. Ces deux éléments de base se retrouveront tout au long de la pièce sous la forme d’un balancement évocateur en mode ternaire avec des variations de débit (accélérations et décélérations), et sous la forme d’un mouvement perpétuel se déployant surtout dans l’aigu. Les autres instruments font figure de « ripieno » : entrés progressivement, ils viennent contrarier par deux fois le développement du piano pour s’imposer jusqu’à l’éliminer. D’autre part, les mélismes du piano tournent autour d’une note pivot, le do, qui colorera, s’agglutinera, fusionnera ou se démarquera des blocs sonores tissés par les autres instruments jusqu’à sa disparition – comme absorbé par sa propre résonance…