Il s’agit d’une sorte de paraphrase écrite en 2017-2018 à partir d’une miniature antérieure pour cor de basset et contrebasse et qui faisait initialement allusion à un thème de jazz. Ce dernier n’est pas reconnaissable, mais les emprunts volontaires aux mélismes et aux tournures des musiques actuelles confèrent un caractère hybride à la pièce.

L’œuvre est dédiée au duo Icarus, composé d’Alfonso Padilla et d’Alberto Plaza, qui défendent cet alliage sonore rare dans le répertoire « contemporain », le saxophone et la guitare, et ce sont eux qui ont sollicité l’écriture de cette pièce à l’occasion de leur concert au 18ème congrès mondial du saxophone de Zagreb en juillet 2018.

Le traitement des instruments choisis exploite leurs paradoxes acoustiques : la guitare devient véhémente tandis que le saxophone susurre. Les divers éléments (tenues, fusées, jeux d’accélération et de ralentissement…) apparaissent comme autant d’images projetées sur les parois d’un éventail, dépliées au fur et à mesure de l’audition.